Plus juste la vie !

J’apprends par un lecteur attentif et certainement taquin que la justice française ferait parfois d’amusantes petites blagues.

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Justice (Crédits Michael Coghlan, licence Creative Commons)

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Plus juste la vie !

Publié le 17 septembre 2010
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J’apprends par un lecteur attentif et certainement taquin que la justice française ferait parfois d’amusantes petites blagues. Comme j’aime bien rire et faire profiter mes lecteurs des galéjades modernes, je vais m’attarder aujourd’hui sur cet épisode supplémentaire de Plus Juste La Vie.

Nouvelle passée relativement inaperçue sauf dans la presse locale du côté de Rennes, l’affaire mérite qu’on s’attarde pourtant, tant ce qu’elle relate semble ahurissant.

En substance, deux jeunes filles serbes sont interpelées le 7 septembre dernier et les gendarmes découvrent sur elles des bijoux provenant d’un cambriolage. Remontant jusqu’aux complices, les enquêteurs trouvent dans le camping car de la petite bande d’autres bijoux ainsi que du liquide.

Il s’agit du résultat de cambriolages en bande organisée. Et c’est là que, stupeur et haussement de sourcils, le vice-procureur refuse d’ouvrir une information judiciaire et de confier le dossier à un juge d’instruction. Pignouferie de presse ou pignouferie de magistrature, on n’en saura rien puisque le motif même de ce refus n’est pas mentionné dans l’article.

Plus Juste La Vie !

La suite frise le grotesque aux fers chauds : la partie judiciaire n’étant pas déclenchée, l’un des serbes appréhendés est seulement poursuivi pour absence de papiers. Les deux jeunes filles sont placées en centre fermé dont elles fuguent bien vite et pour les autres, c’est la relaxe sous les applaudissements du public, et, pompon de l’affaire et grosse rigolade générale, on restitue les bijoux aux voleurs, puisqu’après tout, comme il n’y a pas de procès, il n’y a pas de délit.

Les photos des bijoux découverts seront bien vite montrées aux propriétaires légitimes, qui les reconnaîtront sans problèmes, et auxquels on expliquera cependant que bien que sachant où ils sont et qui les a volé, on ne fera rien parce que, parce que, parce que bon. Et pour vos impôts, voici la facture, signez là, ici et là encore.

À ce point du divertissement, il est nécessaire de marquer une pause et de réfléchir deux secondes.

Certes, on ne sait pas exactement pourquoi le vice-procureur n’est pas allé au bout de la démarche judiciaire à laquelle on aurait pu s’attendre. On ne peut que supposer la parfaite droiture et le respect scrupuleux voire tatillon de la procédure et des lois en vigueur ; gageons même que l’ensemble du dispositif de protection des personnes innocentes dont notre République peut s’enorgueillir a ici fonctionné à merveille et que personne n’aura passé une seconde de trop dans les griffes terribles de la maréchaussée.

Il manque cependant une petite explication des institutions. Histoire d’étayer la supposition de méticulosité dans le travail quasi-sacerdotal dont chaque membre de l’appareil judiciaire fait preuve tous les jours qui passent. Histoire de rassurer le citoyen : non, on ne fait pas n’importe quoi, c’est ainsi que les choses doivent fonctionner.

C’est embêtant, finalement, ce petit manque de communication claire.

Parce que vu de loin, avec le seul outil du bon sens dans les mains, on se dit que si la loi a été minutieusement respectée ici, l’esprit de la loi – qui, en gros, dit que les cambrioleurs doivent aller en prison et que les biens cambriolés doivent être restitués – lui, semble avoir été quelque peu sodomisé à sec dans une tournante par douze salopards aux chibres surdimensionnés. Enfin, un peu tout de même.

Car si on ne peut mettre en doute la probité de l’appareil judiciaire, tous les jours exemplaire dans ce pays, on peut aussi se demander où, exactement, est le bon sens dans cette décision de ne pas ouvrir une information judiciaire ? Où est le souci de justice, ce principe de base, ce pilier fondamental de l’action même des hommes et femmes de justice ?

Qu’est-il advenu du besoin de punir les coupables et dédommager les victimes ? Perdu dans un des nombreux dédales incompréhensibles de lois aux mille et un alinéas amphigouriques, il erre sans doute, dépenaillé et sale, entre la page 1733 et 1734 d’un Dalloz aux dimensions gargantuesques à côté desquelles la Bible ou l’Annuaire des abonnés au téléphone de Paris font figure de dépliants minimalistes en publipostage proposant des pizzas en livraison à prix réduits.

Quel est le but, réel et pratique, objectif, quantifiable et calculable, de relâcher sans façon ni procès cinq ou six personnes dont tous les efforts de police et de gendarmerie montrent qu’ils ont cambriolé à maintes reprises ? Quel message peut espérer faire passer l’institution judiciaire quand elle se comporte ainsi ?

Là encore, on ne peut que supposer que le manque cruel d’explication sur l’absence de geste du vice-procureur ternit bêtement l’image du système, alors qu’en réalité, il n’était peut-être pas possible de faire autrement. Mais de deux choses l’une : ou bien tel était le cas, et le vice-procureur se doit de communiquer à ce sujet, expliquer son geste, et, au niveau légal, il devient impératif qu’une telle situation ne puisse se reproduire, tant le foutage de gueule au niveau des victime semble constitué. Ou bien la supposition n’est pas fondée et on ne peut plus guère que croiser les doigts en espérant n’avoir jamais à reposer un jour ses espoirs en la justice de ce pays.

Tacite, un gros rigolo lui aussi, disait dans son patois : « Corruptissima republica plurimae leges« , les lois sont très nombreuses lorsque l’Etat est très corrompu.

Il n’a jamais eu tort, le bougre. Et avec le nombre astronomique de lois, codes, règlements, et décret de ce pays, le mot corruption semble d’un coup bien faible à qualifier ce qu’on observe.

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